Traçabilité : hippophagiques malgré eux...

Publié le : 11/02/2013 11 février févr. 02 2013

La question de la traçabilité des produits de consommation courante est sur le devant de la scène avec l'affaire que d'aucuns qualifient d'affaire Findus

"Affaire Findus" : le problème de l'authenticité de la viandeLes végétariens et autres végétaliens ne se sentiront pas touchés par les lignes suivantes. Le week-end dernier, la Grande-Bretagne et la France apprenaient que des lasagnes composées non pas de viande de boeuf mais de viande de cheval avaient été commercialisées sans que les consommateurs n'en aient eu vent.

Le 10 février étaient retirés des rayons lasagnes, cannellonis et autres moussakas qui peuplaient les linéaires des supermarchés. Si Findus est touché par le dispositif de retrait, 90% des produits sont des marques de grands distributeurs (Picard, Monoprix, Carrefour...). La société française Findus a déjà déposé une plainte contre X aux lendemains de la crise. La société Findus Nordic portera plainte quant à elle à l'encontre de la société Comigel et de ses fournisseurs les stipulations contractuelles ayant été violées.

"Une grenouille vit un boeuf qui lui sembla de belle taille"....Avant de céder à la psychose équine il faut ici raison garder. Nul problème sanitaire n'est à déclarer, c'est l'authenticité de la viande qui est en question. Bien qu'ici il soit possible d'objecter que le consommateur est légitimement en droit de savoir la composition de ce qui échoue dans son assiette.

Il fût simple de remonter la chaîne pour découvrir les principaux intermédiaires. Aux prémisses se trouveraient des abattoirs roumains. La Direction Générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a ouvert une enquête. C'est à elle qu'incombe la tâche d'établir à quel moment de la chaîne le boeuf s'est mu en cheval... La viande de cheval étant, comme chacun sait, moins onéreuse, un gain financier en est inéluctablement résulté.

Comme le souligne à juste titre Michel Datin en sa qualité de député européen et membre de la Commission agriculture c'est le savoir-faire des tiers qui ont manipulé la viande qui est à mettre en perspective :"la viande d'un boeuf ou d'un cheval ce n'est pas tout à fait la même chose".

Les boucheries chevalines ne sont plus aussi monnaie courante qu'autrefois et ne peuplent plus que certains villages de l'hexagone. Par ailleurs, au Royaume-Uni, le cheval est associé dans l'esprit commun à la noblesse, ce pourquoi sa consommation est réduite à la portion congrue. En France comme au Royaume-Uni l'affaire Findus choque les consommateurs qui pour des considérations personnelles ne sont pas adeptes des boucheries chevalines.

Une réunion de crise se réunit ce jour à Bercy afin de rassembler les représentants de la filière viande.

Peu importe la chair, pourvu qu'on ait la satiété?...Reste à savoir si la commercialisation d'une viande équine en lieu et place de la viande bovine résulte d'une simple erreur ou d'une fraude intentionnelle. Ce serait ici le droit à l'information du consommateur qui serait impacté. Evitons tout parti prit hâtif qui serait par trop cavalier.



Source:France Info, "Affaire Findus: Benoît Hamon convoque une réunion de crise à Bercy", 10 février 2013

Le Figaro, "Findus: soupçons d'une fraude à plus grande échell", 11 février 2013



Chloé RAMA, Eurojuris France





Cet article n'engage que son auteur.

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