La mise en œuvre de l’espace numérique de santé
Publié le :
01/07/2024
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La loi du 24 juillet 2019 relative à l'organisation et à la transformation du système de santé est à l’origine de la mise en œuvre de l’espace numérique en santé (ENS).Cette transformation vise à améliorer l'efficacité des services de santé, la qualité des soins et l'accès aux informations de santé pour les citoyens.
Au sein de l’ENS, chaque citoyen peut y retrouver ses informations de santé comme les dossiers médicaux, les ordonnances et les résultats de tests.
Afin d’apporter des conseils de prévention personnalisés à chaque citoyen sur son ENS, le décret D. n°2024-468, publié le 24 mai 2024 et entré en vigueur le 26 mai 2024 a modifié plusieurs articles existants ( Articles L1111-2, L1111-8, L1110-4 du CSP) du Code de la santé publique et a introduit de nouveaux articles (Articles L1111-13 à L1111-16 du CSP) pour réguler l’ENS.
L’ENS permet de centraliser les informations de santé, comme les dossiers médicaux, les ordonnances, et les résultats de tests. Désormais, les citoyens peuvent y ajouter des notes personnelles et des informations complémentaires.
L’ENS offre de nouveaux services comme la prise de rendez-vous, la téléconsultation, et des applications de suivi de la santé.
En termes de sécurité et de confidentialité, le décret impose des protocoles de chiffrement pour toutes les données stockées et transmises via l’ENS. Par ailleurs, un consentement explicite doit être obtenu pour le partage de données sensibles avec des tiers, sauf en cas d’urgence médicale.
Un cadre d’interopérabilité a été mis en place pour standardiser les échanges de données entre les différents systèmes d'information de santé et assurer leur cohérence et leur intégrité.
Enfin, la gouvernance a été renforcée avec la mise en place d’un comité de pilotage national supervisant la mise en œuvre de l’ENS et veillant à son bon fonctionnement. Des rapports annuels sur l’utilisation, la sécurité et la performance de l’ENS seront soumis au Parlement.
Le décret améliore ainsi la coordination des soins en facilitant le partage d’informations entre les professionnels de santé. Il responsabilise aussi les patients en favorisant leur engagement dans leur propre parcours de soins.
Toutefois, des inquiétudes persistent quant à la capacité à garantir la confidentialité des données dans un contexte de cyberattaques de plus en plus sophistiquées.
En outre, l’interopérabilité entre différents systèmes d’information de santé est techniquement complexe et va nécessiter des investissements importants en infrastructure et en formation afin d’assurer le succès de l’ENS.
Il conviendra également de veiller à la fracture numérique qui peut exclure les personnes âgées ou celles vivant dans des zones rurales sans accès à internet.
Enfin, ce décret risque d’engendrer une charge de travail supplémentaire pour les professionnels de santé qui devront s’adapter aux nouveaux outils numériques.
En somme, si le décret sur la mise en œuvre de l’ENS représente une avancée significative vers la modernisation du système de santé en France, il devra surmonter des défis techniques, éthiques et sociaux pour réaliser pleinement ses promesses.
Cet article n'engage que son auteur.
Auteur
VUCHER-BONDET Aurélie
Avocate Associée
CORNET, VINCENT, SEGUREL PARIS
PARIS (75)
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